Projet ANR "EnDansant" - Pour une histoire des enseignant∙es en danse

Pour une histoire des enseignant∙es en danse (XVIIe-XXIe s.)

L’histoire de la danse s’est focalisée sur l’histoire des spectacles, dont les grandes figures sont des chorégraphes, des danseurs et danseuses professionnelles, omettant des actrices et acteurs essentiels, à savoir les enseignant∙es. Ils et elles sont pourtant présent∙es dans toutes les couches de la société, avec un rôle d’envergure : ils et elles façonnent les corps et les esprits, animent des bals qui scandent la vie sociale. La singularité de leur action et de leur statut se manifestent dans les tensions au cœur desquels ils se trouvent régulièrement.

Le projet EnDansant pose les jalons de leur histoire, en se consacrant d’abord à l’encadrement réglementaire et aux conditions dans lesquelles se déroulent leurs activités, et en tentant de mettre cette histoire sociale, réglementaire et administrative en lien avec leurs pratiques esthétiques et pédagogiques.

Ce projet, financé par l’ANR (2021-2025), est piloté par Emmanuelle Delattre-Destemberg (Université Polytechnique des Hauts-de-France), Marie Glon (Université de Lille) et Guillaume Sintès (Université de Strasbourg).

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Liste des évènements associés passés et à venir :

  Information et calendrier sur le Carnet Hypothèses du projet

Mouvement(s) et catastrophe(s) : corps, gestes, représentations

Journée d’études organisée par Anna Kalyvi et Paul Andriamanana Rasoamiaramanana, avec le soutien de la Faculté des Arts et l’ACCRA (UR 3402), le 13 avril 2023 (auditorium de la Bibliothèque nationale et universitaire).

Notion qui a déjà fait l’objet de nombreux débats, tant philosophiques qu’esthétiques, la catastrophe dans l’art chorégraphique se trouve au cœur de cette journée d’études. Les arts, notamment le théâtre, la peinture ou les arts visuels en particulier, l’ont abordée et représentée à travers leurs formes respectives, suscitant de nouveaux questionnements sur la condition humaine. Une réflexion à ce sujet s’impose donc, et ce, d’autant plus que les catastrophes (naturelles, liées aux lois physiques ou encore celles représentées au théâtre) concernent dans leur ensemble, littéralement et métaphoriquement parlant, le même support, destinataire unique de toute destruction : le corps. Il s’agirait d’interroger sa pertinence sous trois angles différents – liés les uns aux autres : d’abord sous son aspect philosophique et esthétique ; ensuite sous le prisme plus fonctionnel du mouvement dansé ; enfin sous un angle poétique, de l’ordre de la fabrique de l’œuvre.

Déroutes chorégraphiques avec Mathilde Monnier

Cette résidence de recherche à l’Université de Strasbourg (janvier à mai 2020) a pour objet de déplier les enjeux esthétiques, politiques et historiques à partir d’un geste élémentaire, celui de la marche, thème qui s’inscrit dans l’histoire de la danse contemporaine à travers des formes militantes, politiques mais aussi dans des explorations plus expérimentales, proches de mouvements du quotidien.

Mathilde Monnier revient ici sur sa pièce Déroutes et ré-ouvre une réflexion sur « la marche » à la fois dans l’histoire des arts visuels, où sa place - indéniable - a alimenté et forgé le travail de nombreux artistes, et en questionnant aussi la manière dont ce mouvement a ouvert et traversé une multitude infinie de gestes créatifs, d’expérimentations et d’explorations toujours très à l’œuvre aujourd’hui et dans d’autres disciplines.

Créée en 2002, la pièce chorégraphiée, Déroutes (extrait vidéo), inspirée par le Lenz de Büchner, faisait de la marche un élément fondateur et constitutif du mouvement des 13 danseurs qui se déployaient sur scène. Marcher et danser, ou marcher vers la danse, ces deux modes d’être au monde apparemment antagonistes venaient dialoguer et formaient le soubassement du spectacle.
Marcher n’est-ce pas déjà danser ?
(Extrait de la note d’intention de Mathilde Monnier, programme pour une résidence de recherche à l’Université de Strasbourg.)

Cette résidence, initiée par Guillaume Sintès, est portée par la Faculté des Arts et le Laboratoire de recherche "Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques" (ACCRA), avec le soutien du Service universitaire de l’action culturelle et de l’Initiative d'excellence (IdEx) - programme "Université & Cité" de l'Université de Strasbourg, en partenariat avec PÔLE-SUD CDCN, le CCN/Ballet de l'Opéra national du Rhin, la Bibliothèque nationale et universitaire, le Théâtre national de Strasbourg, les Cinémas Star, le Centre national de la danse et la compagnie MM.

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Mémoires de l’œuvre en danse

« La danse est dans le temps, elle ne doit pas survivre au chorégraphe [...]. J’espère une chose : qu’il ne restera rien de ma production. Qu’en l’an deux mille on ne verra pas un horrible Sacre présenté sous mon nom avec des danseurs qui exécuteraient des mouvements pieusement reconstitués ». Maurice Béjart (in Antoine Livio, Béjart, Bruxelles, La Cité éditeur, 1969)

Ce souhait de Maurice Béjart, lié à une phase spécifique de son parcours, est particulièrement intéressant dans le contexte actuel où, a contrario, la question de la mémoire et celle de la transmission sont problématisées tant par les chercheurs que les artistes, et se situent le plus souvent au coeur même des processus de création. Le dossier thématique n° 7 de la revue Recherches en danse se propose ainsi de revenir sur cette question centrale dans les études en danse : celle du statut de l'oeuvre dans la construction historiographique. Il s'agit ici d'interroger les mémoires de la danse qu’elles soient envisagées directement dans leurs rapports aux oeuvres chorégraphiques (dans les processus de création et de transmission, comme leurs manifestations singulières dans l’espace et le temps – les spectacles), mais aussi par rapport aux discours et représentations qu’elles ont engendrés. Bien que la littérature concernant la spécificité de l’oeuvre en danse soit de plus en plus riche, et mis à part les récentes contributions que ce dossier prolonge, les travaux historiques directement consacrés aux oeuvres restent encore rares et, le plus souvent, les méthodes d’exploitation des sources y sont encore plus exceptionnellement affichées. Quelle mémoire des oeuvres, l’historiographie de la danse a cultivé/cultive, et à partir de quelles traces ? Comment a été/est écrite l’histoire des oeuvres ? De quelle manière envisager une analyse d’oeuvre(s) dans une perspective historique ? Il est envisageable de prendre en compte et de faire dialoguer différentes mémoires des oeuvres chorégraphiques : celle des créateurs, des interprètes, des critiques, des spectateurs, etc., d’en explorer dissonances et concordances et suivre ainsi les lignes de tension inscrites dans l’oeuvre de danse.

Dossier thématique dirigé par Claudia Palazzolo et Guillaume Sintès, avec les contributions, notamment, d'Aurélie Berland et Anna Kalyvi.

Dossier thématique

Danser en 68. Perspectives internationales

Danser en 68. Perspectives internationales, ouvrage dirigé par Isabelle Launay, Sylviane Pagès, Mélanie Papin et Guillaume Sintès (Éditions Deuxième Époque, 2019)

Les acteurs, les œuvres et les pratiques en danse n’ont pas été étrangers aux « années 68 ». Aucun ouvrage, dans la large bibliographie consacrée à ce moment politique et culturel intense à l’échelle internationale ne s’est intéressé aux champs chorégraphiques. Ils s’y révèlent pourtant complexes, audacieux, inventifs, militants, parfois radicaux, explosifs, mais aussi contradictoires et souterrains. 

À travers une série d’études menées par des chercheurs de nombreux pays, cet ouvrage développe une perspective internationale ; il croise esthétique, histoire culturelle, histoire sociale, anthropologie, et diverses pratiques en danse (« classique », « moderne », « jazz », « butô », « contemporain », « traditionnelles »). Ces champs sont autant de modes d’entrée qui traitent des contextes différents : danser après-guerre, danser sous les dictatures, danser pendant la guerre froide, danser en mai-juin 68, danser pour les indépendances, danser en écho des luttes (pacifiste, anti-impérialiste, anti‑colonialiste, anti-raciste, féministe, homosexuelle, écologiste).

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Traces, entre transcription et transmission

Journée d’études organisée avec le soutien de l’ACCRA (EA 3402), le 29 mars 2017.

La danse peut-elle (doit-elle) se noter, s’écrire ? De manière convenue, l’écriture, en tant que système de représentation graphique, est tenue pour acquise en ce qui concerne les langues parlées. Dans le domaine artistique, la chorégraphie serait exemplaire : convoquant, dès son étymologie, le caractère immanent d’une écriture qui envisage la lecture, autant que la trace tangible. La notation du mouvement, quelle que soit sa configuration, est-elle alors réellement capable de transcrire toute action corporelle anatomiquement possible de manière à rendre réalisable sa reproduction exacte, à maintenir son contenu sémantique et surtout à préserver l’identité et l’intention du mouvement ?

À travers des temps d’échanges et de rencontres, entre réflexion et expérimentations pratiques, cette journée d’études explore les potentialités de l’écriture du mouvement par le prisme de ses enjeux de transcription et de transmission.

Scénariser la danse par le numérique

Journée d’études organisée avec le soutien de l’ACCRA (EA 3402), le 18 mai 2016.

Le foisonnement des propositions actuelles faisant appel au langage audiovisuel et communicationnel a ouvert le champ des possibles dans l’écriture chorégraphique. La vidéo, les dispositifs interactifs et l’internet, impliqués dans cette démarche mettent en jeu de nouveaux paramètres pour le corps et l’espace scénique. Quel usage des outils numériques pour quelle écriture chorégraphique ? Comment le concept de « scénarisation » autour duquel la danse s’exprime dans un dialogue avec les dispositifs numériques permet d’élargir les langages du corps ?

Vidéo de l'entretien :